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dimanche 16 août 2015

L'article " Une journée chez l'astrologue" en plus clair du Magazine Marie France de Août 2015

10H00 « MAISON VENDUE… EN 2018 ! »

« Vous avez un papier pour que je puisse prendre des notes ? », a demandé Caroline à Michèle Mazilly, avant le début de la séance. Les deux femmes sont installées dans le salon de l’astrologue, qui consulte à domicile. Sur la table reposent un manuel d’astrologie, un jeu de tarot et un ordinateur portable. Michèle tend une feuille à Caroline et extrait des thèmes astraux d’une pochette. « Comme je vous l’ai dit au téléphone, je voudrais savoir si mon projet d’installation à l’étranger va se concrétiser. » La cinquantaine radieuse, jean, trench-coat et jambes longilignes, cette cliente fidèle vient aujourd’hui « confirmer une intuition » : « J’ai envie de changer de vie mais j’ignore si je suis prête pour le grand saut. » Michèle Mazilly s’empare alors de la première carte du ciel de Caroline, à compter de septembre 2015, son mois anniversaire. Sur la feuille, un cercle et des indications autour : degrés d’inclination, dessins de signes astrologiques et de planètes. à l’intérieur du rond, des traits dans tous les sens forment une géométrie obscure, rétive à tout décryptage amateur. Un langage à part entière que la professionnelle déchiffre sans peine : « Je vois un déplacement du couple car Jupiter va booster votre Uranus. Mais rien de définitif, il n’y a pas de vente de maison dans votre thème. » Caroline est déçue : « Cela veut sûrement dire qu’on va continuer à vivre entre ici et l’Italie… On peut regarder à plus long terme ? » 2016/2017 y passe, puis 2017/2018. « Ça y est, j’ai quelque chose ! Regardez cet amoncellement de planètes en maisons 4 et 8, c’est une transaction chez le notaire. » Une bonne nouvelle confirmée par la présence de Saturne en 9, qui en langage astral signifie une installation en province ou à l’étranger ! « Vous pourrez mettre en vente dès le printemps. Pour moi, en septembre 2018, la maison sera déjà partie. » En attendant, Caroline signe un chèque de 65 €, satisfaite : « Michèle a confirmé ce que je sentais. Ses prévisions ne changent pas ma vie mais me donnent l’élan pour continuer à armer mon projet. » Depuis que l’astrologue lui a prédit, il y a sept ans, la date exacte à laquelle elle rencontrerait son compagnon, ainsi que ses principaux traits de caractère, elle lui fait entièrement confiance.
11H00 « EST-CE QUE J’AI UN AVENIR AVEC LUI ? »
Le téléphone sonne. Seule à son bureau, Michèle entre dans son ordinateur la date de naissance de sa deuxième cliente, une quadra Lion ascendant Gémeaux. C’est la première fois que Julie consulte. D’abord hésitante, sa voix gagne en confiance tandis que Michèle lui parle d’elle… en tombant rarement à côté. « Je vois dans votre thème astral un amas planétaire en Lion. Vous êtes dans la communication ou le commercial ?» Bingo. Quand l’astrologue lui demande si elle n’a pas vécu une transformation dans son travail depuis l’été dernier, Julie paraît bluffée : « Ah vous avez vu ça ? Oui, oui, j’ai changé de poste en juillet ! » Cinq minutes se sont écoulées sur le forfait de trente, prépayé 25 € par carte bancaire. Il est temps de passer aux choses sérieuses et à la seule question qui compte : « Est-ce que j’ai un avenir avec Guillaume ? » Trois clics d’ordi plus tard, le thème astral du Sagittaire convoité donne quelques éléments de réponse : « Il y a une forte attirance entre vous, de l’ordre du fusionnel… » Julie jubile. Pas pour longtemps. Michèle ne voit « rien de constructif » entre eux : « Pour être amis, c’est parfait, mais pas en couple ». La jeune femme encaisse le coup mais ne feint pas l’étonnement. Elle s’était bien gardée de le confier à l’astrologue mais « Guillaume, qui continue à (la) voir, vit avec une autre depuis six mois ». « Dans ce cas, je crois que vous aviez déjà la réponse à votre question », note Michèle, bonne joueuse, avant de clore le dossier : « Si cela peut vous consoler, il n’est pas du genre à se poser, ni avec vous ni avec personne. » à l’autre bout du fil, la colère « d’avoir perdu deux ans avec ce type » est balayée d’un soupir. Julie, déjà, retombe sur ses pattes : « Et sinon, sentimentalement, vous voyez du nouveau dans les mois qui viennent ? »

14H00-16H00 « JE NE SUIS PAS VOYANTE ! »

Au téléphone ou de vive voix, les questions s’enchaînent : « Le nouveau compagnon de ma mère, qui profite de sa santé fragile, va-t-il enfin débarrasser le plancher ? », « Pensez-vous que mon mari et moi allons retrouver une intimité sexuelle ? », « Est-ce que ce couple d’amis qui n’a pas répondu à mon invitation à dîner me reproche quelque chose ? », « Mon projet de création d’entreprise vous semble-t-il viable ? » Michèle apprécie les demandes précises. « Je ne suis pas voyante ! J’ai besoin qu’on me sollicite sur des interrogations concrètes. » Pour y répondre, elle utilise fréquemment le tarot en complément de l’astrologie. Ainsi, après avoir confirmé à la cliente de 14 heures que les astres ne prévoient aucune disparition à court terme de son indélicat beau-père, elle lui tend les cartes et l’invite à en choisir quatre. Sur la table s’étale un verdict sans appel : la Justice et l’Impératrice en personne. « Ah, c’est pas bon tout ça,  prévient Michèle. La Justice, cela peut être un contrat, comme un Pacs qu’il pourrait essayer de faire signer à votre maman… » Quant à l’Impératrice, elle vient confirmer les craintes de la jeune femme : « Cet homme en veut à ses biens. Il est dans une recherche de pouvoir. » Si Michèle prend parfois des gants pour annoncer de mauvaises nouvelles, elle relativise sans mentir et ne juge jamais les requêtes de ses clients. Et quand on s’étonne que quelqu’un consulte parce que des copains snobent un dîner, elle explique : « Mettez-vous à la place de Catherine : elle est Balance et, pour elle, l’harmonie, les relations avec l’entourage, c’est vital ! »

16H30 « VOUS VOULEZ SAVOIR SI ELLE VA REVENIR ? »

Le dernier client de la journée n’est pas Balance mais Lion. Il est venu « comme ça » et annonce la couleur : « La voyance, l’astrologie, tout ça, je n’y crois pas vraiment. » Luc a la quarantaine nerveuse, tripote son portable, le laisse sonner puis l’éteint – « Ça doit encore être une ex… » – et désole Michèle quand il annonce au bout de deux minutes : « Je n’ai pas vraiment de questions à vous poser. » Qu’à cela ne tienne, sa carte du ciel de Lion ascendant Scorpion permet d’entamer le dialogue. « Je vois du stress ». « Oui. » « Des finances sur le fil depuis deux ou trois mois… » Toujours « oui ». « Vous avez subi une opération en 2012. Un rapport avec les intestins ? » « Oui, il paraît que c’est parce que je garde tout pour moi… » Michèle valide ses infos au compte-gouttes face à un client mutique. Sauf qu’une heure, c’est long ! « écoutez, je vous propose de faire un tarot sur un thème précis. On peut choisir d’explorer l’univers professionnel ou bien s’intéresser à l’émotionnel. » Un ange passe. Coup d’œil sur le portable éteint. Et puis : « L’émo machin là, enfin ce que vous avez dit en dernier, ça me paraît pas mal… » Il tire les cartes. Dès la première donne, le Jugement et le Pendu… « C’est étonnant que vous n’ayez pas d’interrogations sur le plan sentimental, relève Michelle, parce que là, moi, je vois une rupture. » Rupture aussi de l’autre côté de la table. Luc, soudain, vire bavard : « Elle est née le même jour que moi, une jumelle astrale, je trouve qu’on s’entendait bien quand même, on est restés ensemble neuf ans, on a deux enfants vous savez… Au lit aussi, c’était super. » Michèle recadre : « Donc j’imagine que vous voulez savoir si elle va revenir ? » « On peut regarder ça, si vous voulez », répond Luc d’un air détaché. Michèle « voit » dans les cartes « une femme en colère, partie du jour au lendemain ». Il acquiesce. La bonne nouvelle, c’est qu’elle a « toujours des sentiments pour vous ». L’astrologue prévoit même un retour de la femme blessée aux alentours de septembre 2015 et, quand Luc insiste pour savoir à plus long terme, conclut : « A priori, je vous vois en couple de façon durable mais faites attention en 2018, vous pourriez être tenté d’aller voir ailleurs et les coups de canifs dans le contrat, souvent, ça se paye. » Il est d’ailleurs l’heure pour Luc de régler sa consultation. Et de repartir en lâchant : « Je ne sais pas si cela a servi à grand-chose. La voyante que j’ai vue il y a trois mois m’avait dit exactement pareil ! »  

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